Au fil de l'eau
Ce sont là, sur l'eau, nos regards qui voilent l'onde
Le frisson de nos peaux réunies, le radeau de la nuit renversée
Tiens, prends ma main, d'amour embrasse-moi, puisses-tu donner le coeur du sourire,
Qu'enfin je porte ici et dans son reflet... parmi les étoiles reconnaissantes, si la nuit,
Nous voguons sur l'image de l'éclair d'un dieu, peu importe, buvons !
Fleurs et chants, insectes et oiseaux, douceurs champêtres,
Libellule, poissons vivants, poissons morts,
Et dans le calme sourd, lentement,
Nos souffles en choeur,
S'estompent, flétris,
Ancrés, seuls,
L'homme.
Vagues,
Clarté solaire
Jamais ne s'éteignent
Jamais ne nous laissent
Jamais ne s'ignorent encore
Pauvre obscurité qui cède sa place
Aux éclats fugitifs au regard, scellés
Les temps sont soufflés avec lenteur, et
La nuit est éternelle soudain brume fumigène
Humaine et universelle l'air malin l'air céleste l'air marin
Une seule forme sans défauts ni brutalité douce et tendre le baiser
De l'homme que j'aime est ici pareil à cette eau devenue immortelle
Dans la longueur de l'espace et la largeur de nos sens apparaissons-nous enfin ?